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La vulnérabilité au bout du nez


Dans mon imaginaire, c’était les gens sages, ceux-qui-savent, qui portaient des lunettes. Aujourd'hui je vois mon propre mensonge !

Depuis une semaine, je porte des lunettes.


Me voilà à reproduire ces gestes si familiers que je voyais autrefois chez les plus “âgés” !

Je les glisse sur le bout de mon nez pour lever les yeux, les remonte de l’index, les tapote sur ma joue en pleine réflexion… toute une gestuelle qui dans mon imaginaire évoquait la maturité et le savoir. C’était les gens sages, les experts, ceux-qui-savent, qui portaient des lunettes.


Si bien que devenue graphiste freelance à 30 ans, voulant tempérer un aspect que je jugeais trop juvénile, j’avais décidé de porter des lunettes, sans correction, pour être prise davantage au sérieux par mes futurs clients.


L’image que je renvoyais a longtemps été un vrai sujet pour moi, mettant à rude épreuve ma capacité à embrasser ma vulnérabilité. Plus la pression des attentes extérieures que j’imaginais était forte, plus je me sentais incertaine et vulnérable. Ce décalage me donnait l’envie d’endosser un costume, comme cette paire de lunettes, pour me donner plus de prestance et de crédibilité.

À qui mentais-je ainsi ? À eux ou à moi ? C’est une question qui me vient maintenant, en y repensant.


As-tu, toi aussi, déjà ressenti ce besoin de correspondre à une image que tu pensais que les autres attendaient de toi ?


Connais-tu ce démon de l'insécurité qui susurre parfois : “Es-tu vraiment à ta place ? Qui crois-tu être ?”, celui qui te pousse à bomber le torse, à prétendre être quelqu’un que tu n’es pas, te faisant croire que cette version serait mieux accueillie, plus aimable que toi.


Rappelle-toi ceci : tu es exactement où tu dois te trouver en cet instant. Tu n’as rien à prouver, surtout pas ta valeur. Tu es infiniment précieux.se simplement parce que tu es vivant.e.


Rappelle-toi aussi que derrière ce petit démon de l’insécurité, il y a sans doute une part de toi, une mémoire enfantine, qui n’a pas été assez vue, reconnue, aimée… exactement telle qu’elle était.


Respire profondément. Tu es tout ce que tu cherches.


Dans mon imaginaire, c’était les gens sages, les experts, ceux-qui-savent, qui portaient des lunettes. Aujourd'hui que j'en porte réellement, je n'ai jamais eu autant l'impression d'être au début de l'aventure et de ne pas savoir grand chose. Comme quoi !


Avec Cœur, Charlotte

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