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Oser se décevoir



Tous les jours, je reçois des personnes qui font des efforts sur-humains pour s’améliorer, dépasser leurs traumas, comprendre et se transformer. Elles combattent leurs limitations, cherchent à éradiquer leurs peurs et leurs incohérences ; tentent de s'élever vers ce qu'elles pensent être mieux qu'elles ou elles mais dans une version plus aboutie, en mieux… et invariablement, s'en veulent de déraper, d'échouer, de faillir. Moi non plus, je n’aime pas l’idée d’être simplement moi. Moi aussi j'ai cherché et je cherche encore trop souvent à être mieux que moi. Un vieux truc égotique en lien avec l'idée qu'il y a forcément mieux à vivre que cette vie ordinaire.

Et pourtant. Peut-être que là réside le plus beau…

Nous prendre tel que nous sommes, en l’état, avec nos « faiblesses » et notre histoire, en toute vulnérabilité. Vivre notre vie ordinaire d’humain ordinaire…

Et se sentir être. Être triste, être petit ou déprimé…

Être en joie, exubérant, rejeté ou inspirant… Être con, être méchant et être tendre… Être magnifiquement ordinaire. Baisser les armes face à nous même et quitter le jeu. Redescendre un peu de l’échelle et envoyer bouler la frustration d’être « juste » nous. Il n'y a rien à réussir et donc aucune possibilité d'échouer. Ce matin, je me suis rappelé ces minuscules myosotis qui me fascinaient, enfant. Plus la fleur était petite, plus je la trouvais digne d’amour. Et si c’était ça le vrai défi d'une vie ? Revenir au plus près du sol et s’en délecter. N’être rien d’autre que soi, en ressentir de la joie et oser se « décevoir » pour mieux s’aimer.


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