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Je ne veux pas d'une vie sympa

Il y a quelques années, ma vie ne ressemblait en rien à ce que j’avais imaginé plus jeune. J’avais coché la case bon job, mari gentil, maison et enfants, mais en moi, ça n’était ni très joyeux ni très vivant.

J’avais coché les bonnes cases pensant trouver l’épanouissement promis par la société. J’attendais la récompense mais rien ne venait et je me sentais toujours plus grise et plus vide.

Et puis un jour, l’inconfort est devenu tel que j’ai bougé (merci le harcèlement en entreprise). J’ai même bougé pas mal. Suffisamment pour me créer une vie très chouette. J’ai changé de job, j’en ai profité pour renouveler mon couple, j’ai transformé ma maison et créé une relation bien différente avec mes enfants.

Une vie bien plus chouette que la plupart des gens. Une vie confortable et agréable. Une vie sympa. Une vie chiante en fait. Une vie à 30%.

Ça susurrait pas mal autour de moi. « Ton problème c’est de ne pas accepter d’être ordinaire. » / « Franchement, je ne sais pas ce que tu veux de plus, tu as tout ! » / « Mais enfin, c’est déjà pas mal ! ».

Alors j’ai écouté tout ça, nettoyé mon besoin d’être à part, extraordinaire, qui était réel mais ce goût de trop peu ne partait pas. Moi je voulais une vie singulière, insolite, audacieuse et palpitante. Pas à l’extérieur, pas pour la galerie. En moi. Comme l’a exprimé avec justesse une collègue, là où j’étais, c’est un peu comme s’arrêter au camp de base en se disant “allez, c’est déjà bien !” alors qu’en vrai on veut aller au sommet.

Alors je bouge. Encore. Beaucoup. Cela demande beaucoup plus d’énergie, de détermination et de radicalité, justement parce qu’il n’y a plus trop d’inconfort. Je ne fuis plus une survie, je suis guidée par la recherche d’une vie savoureuse qui me ressemble. Et c’est bon.

Je réinvente mon couple, encore, je questionne mon job, toujours, je traque plus que jamais mes angles morts pour aller toujours plus loin au-delà de mes mécanismes conditionnés, de mes résistances et être vraiment libre dans la création de cette vie.

Ce que m’a, entre autre, appris ce chemin ? - Personne ne te donnera de récompense pour avoir coché les « bonnes » cases. Tant que tu vis en fonction des autres, tu es à côté de ta Vie. Et au passage, ce n’est vraiment pas grave que personne ne comprenne ce que tu fais. - Créer sa vie implique d’arrêter de se mentir et d’arrêter de se raconter des histoires. Se mentir c’est lorsqu’on préfère croire que si la vie est dure c’est à cause de l’autre, de l’argent, de sa mère, de la société, de son patron. Se raconter des histoires c’est lorsqu’on préfère croire que c’est comme ça parce que ma blessure de quand j’étais petite et ma famille bla-bla-bla... Dans les deux cas, c’est se dédouaner de prendre la responsabilité de ce que l’on vit. C’est plus facile à court terme, mais à long terme, la vie paraît bien longue. - Il n’y a pas d’arrivée. La vie c’est le chemin en création. Donc courir après une vie magique si on ne profite pas du chemin ne donnera jamais le goût escompté. - Et il n’y a pas non plus un endroit où il n’y a plus douleur, intensité, colère et où tout serait paix, bienveillance et Amour en soi. Nous sommes un bout d’humanité et ce faisant nous avons la capacité d’expérimenter l’ombre autant que la lumière. Par contre il y a un espace où nous pouvons être traversé par l’un ou l’autre sans en faire un drame auquel s’identifier ou un état divin auquel s’accrocher avec désespoir. On est, on vit, on est traversé et c’est tout

Alors oui, tous ces apprentissages demandent d’aller au-delà du connu, de sortir de sa zone de confort et cela est nécessairement confrontant, difficile et intense. Mais derrière la montagne à gravir, il y a un panorama que je n’aurai voulu manquer pour rien au monde. Un peu plus de Soi.

Ce que j’y trouve chaque jour ?

- De la joie d’Être, chaque jour, oui, même les jours plus difficiles - Une intimité avec moi-même honnête et sincère. - Une relation aux autres plus authentique et dans la justesse. - Vivre les émotions sans plus me laisser submergée. - Plus de clarté sur ce que je veux créer dans mon monde. - La rencontre de personnes qui sont aussi sur leur chemin. Avancer et partager cette même aventure d’être soi est absolument délicieux.

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C’est parce que j’ai suivi et suis encore ce chemin de dépouillement personnel de mes propres conditionnements que je peux à mon tour guider mes clients vers la création de leur vie. Pas parce que j’ai tout compris, fini le circuit ou que je suis plus forte. Juste parce que je suis un peu devant.


Alors comme un premier de cordée, humblement je fais la trace et permets de passer les cols en apprenant aux suivants à débusquer les crevasses, à prévenir les avalanches ou à s’abriter pour traverser une nuit en condition extrême. Mais chacun doit prendre la responsabilité de chacun de ses pas, chaque jour.


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