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Je marche

Aujourd’hui, je voudrais déchirer un peu le voile maintenant la distance entre les « sachants » et les autres.

Si je marche quelque pas devant ceux que j'accompagne , je suis comme eux et moi aussi je suis accompagnée, depuis de nombreuses années, parce qu’il est primordial, pour avancer vers soi, d’avoir quelqu’un qui puisse nous aider à prendre un angle de vue différents face à nos obstacles et les virages de notre parcours ; cela nous permet d’être sûrs de ne pas être en train de faire des ronds dans l’eau ou pire de revenir sur nos pas.

Pour autant, mettre ces personnes ressources (et oui, j’en ai plusieurs !) sur un piédestal ne peut pas être bénéfique puisque ce serait leur remettre ma souveraineté, ma capacité-propre à faire le chemin. Ils marchent légèrement devant moi, m’aident à retirer le caillou dans ma chaussure, à me relever si je suis tombée ou m’indiquent le panneau ou la faille que je n’avais pas vu. Je reste cependant celle qui avance et fait le chemin.

Je n’attends pas de mes accompagnants qu’ils soient parfaits, infaillibles ou qu’ils détiennent LA vérité. J’attends d’eux qu’ils soient disponibles et présents à 300% quand je suis en séance avec eux, j’attends qu’ils soient sans jugement et dans l’accueil de qui je suis et je leur suis infiniment reconnaissante lorsqu’ils me partagent un bout de leur vérité, de leur sagesse et de leur compréhension du monde qui me permet d’explorer ma vie avec un regard neuf et de reconnaître ma vérité, ma sagesse et ma compréhension du monde.

Et donc, oui, j’ai des crises d’ego, oui, je traverse des émotions plus ou moins agréables, oui, je me prends aussi les pieds dans le tapis car oui, je suis toujours en chemin et en évolution. Faire croire le contraire c’est enferrer les gens dans la position d’infériorité de celui-qui-n’y-est-pas-encore par rapport à quelqu’un qui-y-serait.


C’est aussi les autoriser à se planquer derrière un faux-semblant de petit piou-piou en apprentissage au lieu de laisser toute leur puissance se révéler enfin.

Alors pour ceux qui en douterait encore, Spoiler Alert, il n’y a nulle part où arriver. La joie c’est d’être sur le chemin, justement.

Et que c’est bon d’apprendre et de découvrir chaque jour, d’oser explorer cette richesse humaine ! Que c’est bon de goûter à sa vulnérabilité, son intensité, ses inconforts ! Parce qu’il y a toujours un magnifique cadeau derrière : le merveilleux d’être un peu plus près de soi et la puissance de dingue à créer sa vie.

Alors je marche, dans toute mon imperfection et avec toute mon attention, mon engagement et mon émerveillement, au côté de ceux qui sont aussi en route. Et quand je regarde autour de moi, on est plein et c’est beau.

© photo : Charlotte Chambaret







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