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Charlotte

Explorer ses extrêmes pour affiner son portrait !


Ça vous arrive d’avoir tout un tas de trucs sur le feu en même temps ? Avec mes to-do-lists à rallonge et ma pensée en arborescence, je démarre souvent quelque chose et je suis emmenée, de fil en aiguille, loin, mais alors très très loin de cette première chose. Je fais partie de celles qui ont 20 onglets ouverts en même temps dans Firefox car chacune me fait tirer un nouveau fil que je ne veux pas lâcher. /// Je suis aussi de celles qui démarre le rangement du salon peut-être en en commençant par attraper une pile de bouquins laissés sur la table basse. > Je ne me souviens plus du premier, donc je m’arrête (déjà) de ranger pour relire juste une ligne histoire de me rappeler l’intrigue. > Au bout de 10 pages, je décide de reprendre le rangement et de trouver une place pour les autres qui, eux, n'ont jamais été ouverts. > Du coup je monte à l’étage pour leur trouver une place dans la bibliothèque ou sur ma table de chevet et là je me rappelle qu’il n’y a plus de papier toilette dans notre salle de bain. > Je passe donc en chercher dans les autres toilettes mais devant la chambre des enfants, je remarque le tas de linge sale qu’ils n’ont toujours pas mis dans la panière, donc je m’en empare. > Bien sûr j’ai toujours dans les bras les livres à ranger et le papier toilette à répartir, mais là, le linge sale me prend toutes mes forces pour ne pas le laisser choir, tant pis, je redescends avec tout ça. > Du coup je pose les livres et le papier toilette dans la cuisine, le temps de lancer une lessive, tant qu’on y est… Bref, vous avez compris, aller au bout d’une seule et unique tâche me demande une détermination féroce. Cela me donne souvent l’impression de m’éparpiller, de mal diriger mon énergie et de ne pas nourrir mes actions dans la continuité. Mais peut-être est-ce finalement par ces circonvolutions que ma pensée est ressourcée et que tout à coup, eurêka, je sais exactement où doivent aller ces fichus bouquins ?! Et si la linéarité, était pour certains la guillotine de la créativité ? Et si quelques uns d’entre nous avaient besoin d’un espace immense de liberté intérieure pour créer sans la contrainte de la ligne tracée entre le point A et le point B ? Et parfois, tout à coup, une tâche peut malgré tout m’accaparer au point que plus rien d’autre n’existe, pas même le manque de papier toilette (que ceux qui se trouvent alors en fâcheuse posture ne s’en prenne qu’à eux-même). C’est tout mon paradoxe, et lorsque je sors de cette emprise, j’ai alors l’impression d’avoir laissé tombé tout le reste comme ces objets dans Harry Potter qui s’effondrent brutalement au sol faute d’avoir été maintenue en lévitation par une intention nourrie. Les points communs de ces deux stratégies que je traverse a tout de rôle ? je ne les maîtrise pas. C’est à dire que les deux ont un potentiel de frappe mais que je ne sais pas l’utiliser au bon endroit. C’est la stratégie qui m’embarque un peu malgré moi. Je gagnerai probablement beaucoup à regarder dans quelles situations j’ai besoin de laisser la logique et la linéarité et dans quelles autres un bon coup de collier dans une seule direction est nécessaire. Cela peut se résumer à mieux me connaître pour utiliser mes capacités pour ce que je veux créer. Mais pour ça, je vais devoir sérieusement faire un régime de jugements. Et que je stoppe cette habitude de de me donner tort. Le jugement est vraiment LE truc qui nous empêche d’être dans la création. Et vous, à quels endroits vous jugez-vous d’être comme-ci ou comme-ça plutôt que de reconnaître que votre talent se situe peut-être dans vos extrêmes et de les utiliser pour créer votre vie ?

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